Un manager qui organise une activité de team building doit garder à l’esprit le respect de la santé de ses collaborateurs.
Le manager encourt un licenciement pour faute grave lorsqu’il n’interrompt pas l’une épreuve de team building alors que la santé de l’un de ses collaborateurs se trouve menacée.
Le management par la peur peut, dans ce cadre, constituer un manquement à son obligation de prévention
L’employeur est tenu d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs. La jurisprudence, qui considère cette obligation comme une obligation de résultat, utilise cette notion pour sanctionner toute atteinte à la santé des salariés, notamment lorsqu’elle est le fait de certains comportements managériaux.
Dans la jurisprudence ici évoquée, un manager a organisé un « team booster » pour motiver ses équipes, dont l’épreuve consistait à casser une bouteille de verre, à en déposer les morceaux sur un tissu et à effectuer quelques pas sur le verre ainsi brisé. L’un des salariés est sorti de l’épreuve en larmes, et a dû expliquer à ses collègues les raisons de son refus : une pathologie dont il était porteur et qui aurait pu entrainer des risques d’infection pour les autres participants. Après avoir alerté la médecine du travail et les ressources humaines, le manager a été licencié pour faute grave.
Le manager a contesté son licenciement, estimant qu’il s’était plié aux instructions de son employeur en confiant l’organisation de la journée à un prestataire référencé. La Cour d’appel a rejeté l’argument du manager, considérant que sa faute avait été de ne pas intervenir durant le stage pour préserver l’intégrité physique et psychique de son collaborateur.
Ce n’est donc pas l’organisation de cette activité qui fonde la faute du salarié mais bien son manque de vigilance à prendre en compte la santé de son équipe au moment de l’incident et le fait qu’il n’ait pas interrompu l’activité.
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